• Chapitre 4 : Ressemblances et pierre tombale.

    Si mon cœur battait encore, il aurait cessé direct.

     

    Théo…

     

    Je secoue la tête. C’est impossible, Théo est mort il y a 300 ans ! Je regarde ce garçon, face à moi, de grande taille, en jean délavé et tee-shirt noir à tête de mort. Mais ce qui me choque le plus, ce sont ses cheveux noirs comme l’ébène et ses yeux vert émeraude. Il a des trais fins et élégants. Tout comme celui qui ma ramenée à la vie.

     

    -  Tu… hésite-t-il. Tu te sens bien ?

     

    -  Th… Théo…

     

    -  Quoi ?

     

    Je reste sans voix un moment et je me ressaisis.

     

    -  Euh… Non, rien. Comment t’appelle-tu ?

     

    -  Matthias. Mais appelle-moi Matt. (il me décoche un sourire façon Colgate) Et toi ?

     

    -  Lorelay.

     

    Je ne réponds pas à son sourire. Ne rêvons pas trop. Il a l’air sympa, mais ses yeux me rappelle trop Théo pour pouvoir être amicale avec lui. Je soupire.

     

    -  Désolée, mais je vais devoir y aller.

     

    -  Claire m’a dit que tu habitais pas loin et que nous allions au même collège… dit-il nonchalamment.

     

    -  Qui est Claire ? Et donc ?

     

    -  Claire est ma petite sœur. (ah ! D’accord…) Et… (il se balance sur ses pieds, visiblement mal à l’aise) J’ai un sacré retard à rattraper avec le collège, alors…

     

    Je finis sa phrase :

     

    -  Tu veux que je t’aide.

     

    Il me regarde les yeux écarquillés puis acquiesce par un hochement de tête. Je soupire (encore une fois !)

     

    -  Très bien. Tu commences demain, c’est ça ?

     

    Nouveau hochement de tête. T’as perdu ta langue, du con ?

     

    -  Alors demain soir, après les cours, on se retrouve ici et je te passerais des copies de ce que t’as raté. Si t’as d’autres problèmes, parles-en aux profs. Evite de t’adresser à moi.

     

    -  Pourquoi ?

     

    Rah ! Mais qu’est-ce que ça peut te foutre ? Je ferme les yeux.

     

    -  Parce que je ne suis pas le genre de personne qui t’aidera à avoir une bonne réputation au collège.

     

    Il se tait. On dirait qu’il a comprit. Ce petit jeu marche à chaque fois. A chaque fois qu’il y a un nouveau – dans tous les établissements où j’ai pu aller – je lui fais le numéro de la fille impopulaire et aimant à emmerdes. Et donc, je n’ai pas de nouveau qui me colle aux basques pendant trois mois pour ensuite aller faire mu muse avec un autre pigeon. Les nouveaux sont les plus dangereux : ils fouinent leur nez partout ! Si ce type découvre qui je suis, je suis mal… Je hoche la tête en guise d’adieu et repars pour le collège.

     

     

     

    Je suis lessivée. Je viens de passer une heure et demie non-stop à photocopier les cours de l’autre sosie ! S’il ne vénère pas après ça, je lui colle mon poing dans sa tronche ! Je ferme les yeux. Soudain, le visage de Théo réapparaît. Ou celui de Matthias… j’en sais rien. En 318 ans, j’en ai croisé, aperçut, côtoyé, des gens ! Mais là, c’est la première fois que je vois quelqu’un qui lui ressemble autant…

     

    Je suis tirée de mes pensées – aussi lourdes soient-elles – par la sonnerie du four Ah… J’ai décidé que, pour me récompenser d’avoir parlé à quelqu’un plus de 5 secondes, je pouvais me cuisiner un gâteau au chocolat ! J’ouvre la porte du four et une douce odeur m’enrobe. Ah, ça fait du bien de sentir ça… Le gâteau ressemble à un simple gâteau au chocolat comme tout le monde en fait, mais lorsqu’on regarde l’intérieur, on voit un cercle rouge. Du coulis de fraise enrobé dans du chocolat noir façon XVII ème siècle. La seule recette de cuisine que ma mère m’a apprise.

     

    Le repas fini, il reste la moitié du gâteau. Une chance ! Ça fera le repas de demain ! Je n’aurais une nouvelle fois pas le supplice de supporter la bande à Jeanne. Mais je risque de me retrouver avec Matthias… Je chasse cette pensée de ma tête. Il ne va pas me pourrir la vie, si ? J’attrape ma veste en cuir et sors dans la nuit.

     

    La nuit est fraîche. Je marche dans les couloirs du cimetière et m’arrête devant une pierre tombale noire aux écritures blanc ivoire où est gravé Ici repose en paix… Suivit d’un nom.

    Lorelay Degot.


  • Commentaires

    1
    Mardi 29 Octobre 2013 à 13:27

    Je veux la suiite ! *w*

    2
    Mardi 29 Octobre 2013 à 13:34

    Patience, patience ! :'D

    Je suis en train de l'écrire ^_^ je vois que l'histoire te plaît, ça fait très plaisir =) merci !!

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